lundi 23 juin 2014

850

C'est le nombre de kilomètres à vélo cette fois-ci. J'ai remisé mon vélo chez Carlo hier après que nous soyons allés à La Verna. C'était dur, comme ça l'est souvent par ici, mais quelle belle façon de conclure le séjour.
Je confirme que je suis un peu né pour faire du vélo en Italie. Malgré la chaleur, les conducteurs fous, l'absence d'accotements, les ronds-points qu'il faut négocier en même temps que des dizaines de véhicules, les voitures qui surgissent de partout, les trous, les bosses, les routes rugueuses, les ascensions interminables, j'en redemande. Je ne connais pas de sensations beaucoup plus agréables que celle de rouler sur une petite route de campagne italienne, le matin tôt, entouré d'odeurs enivrantes et parfois écoeurantes (comme celle des genêts).
J'ai acheté un livre qui répertorie les 50 plus beaux cols d'Europe pour le vélo. J'en ai fait quatre à ce jour. Vaste programme!
J'ai la chance, indéniable, de pouvoir me dire que la semaine prochaine, je roulerai au petit matin entre Saint-Denis et Kamouraska et que ce sera tout aussi beau, tout aussi bien (si le vent n'est pas trop terrible).

jeudi 19 juin 2014

È arrivata la Giostra

Vendredi
Entre le match de soccer Italie-Costa Rica ce soir et la Giostra demain soir, Arezzo ne dormira pas beaucoup. La ville est en effervescence et sera envahie demain par des centaines de participants et figurants habillés en costumes du Moyen-âge. Toute la semaine, des activités ont eu lieu dans les différents quartiers, dont una cena propiziatoria (mot que j'essaie de prononcer depuis trois jours sans y parvenir) dans le quartier Sant'Andrea (mon favori à cause du nom). Un souper très communautaire, très convivial et même solidaire, suivi de la visite du musée du quartier : costumes, tableaux, lances d'or (remises au gagnant de l'épreuve) et souvenirs de toutes sortes.
Un petit film pour voir de quoi il en retourne (https://www.youtube.com/watch?v=VBMSPD4Yivs). C'est du sérieux.
Samedi
La Giostra sera sûrement meilleure que le match de foot d'hier, terne comme le jeu de l'Italie.
Mardi
La Giostra est une fête pour l'oeil. Toute la journée de samedi, les activités se sont succédées. Le retrait de la lance d'or (décernée au gagnant) de la cathédrale, l'annonce de la Giostra par l'araldo (sorte de héraut responsable de l'événement), le défilé dans les rues du centre historique, la bénédiction à l'église Sant'Agustino, de nouveau un défilé et la joute comme telle. Arezzo est littéralement envahie par une foule exubérante. Exubérante aussi est l'assistance; les partisans des quatre quartiers se font voir et entendre sans un temps mort. On se croirait à un match de foot : fumigènes, sifflets de toutes sortes. C'est à la fois bon enfant et délirant.
C'est finalement le quartier où nous habitons qui l'emporte (Sant'Andrea). C'est la fête toute la nuit et ça recommence en septembre.

 

vendredi 13 juin 2014

Occasion d'affaires

Vente et installation de moustiquaires en Italie.
Marché presque inexploité. Clientèle ailée en quantité illimitée.
Le marché des lampes à mouche est également peu exploité. Parlant de lampe à mouches, en voici une description ( https://www.youtube.com/watch?v=W8zB3UIa9g4) (autour de 1:45 minute).

Les moustiques italiens sont déchaînés cette année, car l'hiver trop doux et humide n'en a pas exterminés assez. Revenant ce matin d'un sortie d'une cinquantaine de kilomètres au vallico della Scheggia, j'ai constaté que des centaines d'entre eux étaient venus mourir sur mon armure de cycliste. Ça leur apprendra.
Nathalie, elle, n'a pas d'armure et est sévèrement brutalisée par ces bestioles. Ce n'est pas drôle du tout dans son cas.
Mise à jour concernant les moustiques : Ils semblent s'être calmés, maintenant qu'il fait un peu plus frais et Nathalie s'en porte beaucoup mieux.
Deuxième mise à jour : Elle ne s'en porte pas si mieux que ça. Il lui faut recourir à toute la gamme des chasse-moustiques; c'est à lui faire regretter nos bons vieux maringuoins (j'exagère un peu quand même).
Le coupable serait le pappataci (et non le papparazzi, autre sorte de bestiole nuisible) :

lundi 9 juin 2014

Un dimanche à la mer

Le parc archéologique de Populonia est situé sur un promontoire d'où on peut apercevoir l'île d'Elbe et la Corse (par beau temps). Un site privilégié, bien conservé, ce qui est rare en bordure de mer. Il y a près de 3000 ans, les Étrusques s'y sont installés et en ont été chassés par les Romains quelque six siècles plus tard. On y a retrouvé des traces d'habitations et d'innombrables tombes, signes d'une population nombreuse pour l'époque. Beaucoup d'objets de valeur avaient été au préalable subtilisés par des vandales.




À moins de un kilomètre, les plages sont bondées. Des Africains sûrement débarqués de bâteaux de clandestins passent entre les baigneurs en essayant de vendre leur marchandise, adaptée aux circonstances (serviettes de plages, lunettes de soleil, jouets pour les enfants). Que nous vivons une époque étrange!

Pendant ce temps, à l'intérieur des terres, à Campligia Marittima, les martinets exécutent leur danse. Ils sont des centaines à chasser le moustique. Ils volent à une vitesse moyenne de 112 km/heure et atteignent des pointes de 200 km/heure en plongée, sans jamais se toucher. On a découvert que les martinets pouvaient se retirer pour la nuit à une altitude de cinq kilomètres et que leur cerveau pouvait n'être endormi qu'à moitié, l'autre moitié leur permettant de continuer à s'alimenter, même au repos. Une idée intéressante pour les gourmands.

vendredi 6 juin 2014

L'Abruzzo

 
Ces lieux que nous visitons ne nous marqueraient pas autant s'il n'y avait pas les gens qui y habitent. Les paysages défilent, les visages restent. Dans ce petit village de Decontra où nous avons entrepris notre excursion de trois jours, nous avons rencontré, entre autres, Paolino, un berger-conteur-poète de 88 ans qui a vu tant de choses se passer, tant de gens quitter la région.



Beaucoup d'Abruzzois ont quitté (ils sont nombreux à avoir émigré au Canada) à cause de l'isolement, des tremblements de terre, du froid, de l'incompétence des autorités. Restent les parcs nationaux, les agritourismes, les villages inscrits à la liste des plus beaux villages d'Italie, mais restent surtout une grande gentillesse et, malgré tout, une grande fierté.
Je me rends compte que j'aurais pu aussi bien dire la même chose de la Gaspésie et d'autres régions de chez nous, tremblements de terre en moins.

 
 

 
 
 

Ermite

Au XIIIe siècle. Célestin V a eu le temps de fonder d'innombrables ermitages dans le massif de la Majella, dans les Abruzzes, avant d'être élu pape, à 80 ans passés. Écrasé par les responsabilités et les luttes de pouvoirs, il renonça à sa charge au bout de quelques mois. Benoît XVI sera le second pape à démissionner, 719 ans plus tard.


Nous avons visité quelques-uns de ces ermitages, souvent sous la pluie (sauf le dernier jour, d'où le soleil sur la photo), toujours dans le roc. Ce sont des lieux hors du temps.