mercredi 31 juillet 2013

Un intellectuel

Tony Judt, historien, écrivain et professeur britannique né en 1948 et mort en 2010 à l'âge de 62 ans de la maladie de Charcot.

Probablement l'homme en qui j'aurais eu le plus confiance par les idées qu'il véhiculait, par son regard sur le monde actuel, par sa capacité à critiquer l'incritiquable (notamment Israël en tant qu'État juif, ce qui lu a valu d'être condamné par les pro-israéliens en tout genre) et par ses écrits. Il est l'auteur de Après-guerre - Une histoire de l'Europe depuis 1945, une somme de plus de 900 pages considérée par plusieurs comme l'un des meilleurs livres d'histoire du XXe siècle. Il faudrait une vie pour lire ce livre. Alors, comment a-t-il fait pour l'écrire en quelques années? On lui doit aussi Retour sur le XXe  siècle - Une histoire de la pensée contemporaine dans lequel il parle aussi d'Hannah Arendt, de Primo Levi, d'Albert Camus (dont il disait ceci : « En ces temps d'intellectuels médiatiques voués à l'autopromotion, se pavanant d'un air absent devant le miroir admiratif de leur public électronique, l'honnêteté évidente de Camus... a l'attrait de l'authenticité....» - ce qu'il aurait pu dire de lui-même en fait et j'ai l'impression qu'un certain Bernard-Henri Lévy devrait se sentir visé), de la débâcle de la France en 1940, de l'intransigeance d'Israël, de la guerre froide, etc.
Et pour finir, le premier paragraphe de l'un de ses derniers livres Ill fares the land dans lequel il prône un retour à la social-démocratie et à la solidarité (si tant est qu'elles ont déjà existé :
« Quelque chose ne va pas dans notre vie. Trente années durant, nous avons érigé en vertu la poursuite de l'intérêt matériel personnel. De fait, cette quête est tout ce qu'il nous reste comme but collectif. Nous connaissons le prix des choses mais nous en ignorons la valeur.»

http://www.rue89.com/2010/08/08/la-mort-de-tony-judt-historien-de-leurope-et-ecrivain-engage-161464


lundi 22 juillet 2013

Le doux pays (2)

 
 

 
Il est finalement assez doux ce pays quand ciel et
terre se confondent, quand le vent se fait brise, quand le fleuve se fait serein, quand les moustiques se font discrets, quand l'horizon s'allonge à l'infini.
Derrière la forêt, en attendant que les framboises mûrissent et que les champignons se montrent le chapeau, par un matin d'été de juillet.

mardi 16 juillet 2013

Le doux pays

Celui ou celle qui a trouvé ce slogan pour caractériser le Kamouraska n'est certainement pas allé à Saint-Onésime et autres Saint-Bruno à vélo et n'a certainement pas gravi ces côtes casse-pattes sous le chaud soleil de juillet.
Par un beau matin d'été, donc, je suis parti faire le tour du Kamouraska, de ses 16 municipalités. En tout, 148 kilomètres de fermes, de forêts et de points de vue sur le fleuve qui n'est jamais très loin. En prime, le retour vent de face à 30 degrés.
C'est un pays bien peu peuplé, même si certains villages comme Kamouraska essaient de se faire croire qu'ils le sont. Ça y déambule ferme, ça fait pétarader son moteur ou ça parade en voiture à la vitesse d'un escargot.
Était-ce dur? Oui et non. Ce n'est pas pour me vanter, mais qui peut prétendre avoir aussi bien vu la région en une seule journée? C'était le 14 juillet, la journée de l'ascension du Mont Ventoux au Tour de France, le jour où Chris Froome a avalé la montagne et ses adversaires en pédalant comme s'il était à bixi. Pour avoir fait cette ascension l'année dernière, je peux dire que Froome est un mutant, mais de quel type, je ne le sais pas. Comment ne pas douter?

Pendant ce temps, il y a un renard qui, le matin souvent, se prend pour un oiseau et mange les graines qui tombent de la mangeoire.