samedi 30 mars 2013

L'Italie sans dessus dessous

Toujours pas de gouvernement et aucun en vue. Le Mouvement M5 de Beppe Grillo fait de plus en plus peur avec ses références au pouvoir de propagande d'Internet, sa ligne de « parti » immuable, ses insultes à tous les politiciens et aux journalistes et son entêtement à refuser tout compromis avec les autres partis. Résultat : la droite de Berlusconi progresse dans les sondages. Grillo et son guru Gianroberto Casaleggio (http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/03/13/gianroberto-casaleggio-le-gourou-de-grillo_1847241_3208.html) se targuent de représenter les Indignés et trouvent leurs appuis auprès des mécontents (des écoeurés devrais-je dire) de la politique traditionnelle, mais semblent plutôt représenter leur égo démesuré. Pendant ce temps, Mario Monti continue de diriger les affaires courantes mais en a marre et c'est le président Giorgio Napolitano, qui est âgé de 87 ans et est à quelques semaines de son départ, qui doit trouver une solution. Le bordel à l'italienne : ça n'a jamais été aussi vrai.

Côté vélo : il pleut, il vente. Trente kilomètres volés à la pluie, assez pour constater que mon vélo est vraiment en forme.

vendredi 29 mars 2013

Retrouvailles printanières


Selon Machiavel (4)

Que fait Israël, le bon ami du gouvernement canadien, pour agrandir son territoire? Ce qu'il ne peut ou ne veut conquérir par les armes, il le fait par l'occupation des lieux :

« Le meilleur moyen qui se présente ensuite est d'établir des colonies dans un ou deux endroits qui soient comme les clefs du pays : sans cela, on est obligé d'y entretenir un grand nombre de gens d'armes et d'infanterie. L'établissement des colonies est peu dispendieux pour le prince ; il peut, sans frais ou du moins presque sans dépense, les envoyer et les entretenir; il ne blesse que ceux auxquels il enlève leurs champs et leurs maisons pour les donner aux nouveaux habitants. »

J'oubliais : que fait la Chine au Tibet?

samedi 23 mars 2013

Selon Machiavel (3)


Face aux turpitudes de tous ces escrocs qui ont défilé devant la Commission Charbonneau (Surprenant, Leblanc, Zambito, Borsellino, Marcil, Vézina, Milioto (dit « C'est quoi la mafia?»), Sauriol et, bientôt, Trépanier, Zampino et l'escroc par aveuglement Tremblay), Machiavel aurait sans doute recommandé « un grand ménage ».

« Mais comme on conservait des institutions qui n'étaient plus bonnes au milieu de la corruption générale, les lois nouvelles ne suffisaient plus pour maintenir les hommes dans la vertu. Pour les rendre complètement utiles, il aurait fallu qu'en même temps les institutions anciennes eussent également été changées ».

mardi 19 mars 2013

Selon Machiavel (2)

Le week-end dernier, le parti Libéral se donnait rendez-vous pour élire un nouveau chef. Le parti a à cette occasion rendu un vibrant hommage à son ancien chef, Jean Charest, hommage aussi vibrant que servile à ce petit chef mesquin et sans doute un peu machiavélique.

« Il n'est donc pas nécessaire à un Prince qu'il possède toutes les vertus énumérées plus haut (pitié, fidélité, humanité, intégrité et foi); mais qu'il paraisse les avoir. Bien mieux, j'affirme que s'il les avait et les appliquait toujours, elles lui porteraient préjudice, mais si ce sont de simples apparences, il en tirera profit.»

Il n'y avait pas de volant à l'époque de Machiavel, sinon il aurait pu dire : « l'important c'est de donner l'impression qu'on a les deux mains sur le volant ».

dimanche 17 mars 2013

Selon Machiavel (1)

N'étant ni Italien, ni philosophe, ni historien, ni machiavélique, aurai-je la prétention de demander à Niccolò Machiavel de commenter l'actualité, politique et sociale? Aurai-je la prétention de pouvoir extraire de ses écrits une interprétation des événements qui se déroulent 500 ans plus tard. Le Prince a 500 ans et, pourtant, il n'a guère vieilli. Combien sont-ils à avoir été plus machiavéliques que Machiavel, souvent sans l'avoir lu, parfois sans même le connaître? Il suffit peut-être d'ouvrir un quotidien, dans n'importe quel pays, dans n'importe quelle langue pour en juger. 

La vie de Machiavel a été étroitement liée aux fortunes et aux revers des Médicis, mais aussi à ceux des papes qui, à l'époque de la Renaissance, exerçaient un grand pouvoir politique et militaire. Alexandre VI, père de César Borgia (le modèle du Prince), et Jules II se détachent le plus et c'est sous le pontificat de ce dernier que le Vatican a acquis sa réelle splendeur. Mécène et amateur d'art, Jules II était aussi un impitoyable potentat.

Nous sommes loin du pape François, récemment élu. Machiavel aurait pu en dire ceci, à quelques variantes près :
Voilà donc comment il est arrivé que le pape François [Léon X] a trouvé la papauté toute-puissante; et l'on doit espérer que si ses prédécesseurs l'ont agrandie par l'argent [les armes], il la rendra encore par sa bonté, et par toutes ses autres vertus, beaucoup plus grande et plus vénérable.