dimanche 27 février 2011

Monumentale

Assise. Le premier coup d'oeil est saisissant. Peu de touristes, mais beaucoup de religieux, des Franciscains et des Clarisses sûrement. On constate que, là comme ailleurs, les Italiens semblent encore avoir une certaine ferveur religieuse. Par exemple, une famille se recueille plusieurs minutes devant la tombe de Sainte-Claire, puis le père donne des explications à son plus jeune fils. Ferveur religieuse, peut-être mais surtout, attachement au patrimoine, à la tradition. Car quelle est la plus grande richesse de l'Italie, si ce n'est son patrimoine?

Fa freddo

Et là, ce n'est pas Olmo qui parle, mais moi. Pas de San Severo aujourd'hui. Plus on montait, plus il neigeait et il fallait monter encore. Je montais depuis environ une demi-heure et je n'avais pas envie de redescendre en skis, sans compter que je savais bien que je me gèlerais les pieds dans la descente. Un coin un peu perdu.

Petite escapade

Lucignano. Village de
3 000 habitants à 25 kilomètres environ d'Arezzo. Nous sommes arrivés à la gare, déserte, en ce samedi midi. Le village semblait bien haut et bien loin, mais c'eut été sûrement pire en juillet. Il y a dans le musée municipal de ce village une oeuvre tout à fait étonnante, appelé l'arbre de Lucignano, seul exemple connu au monde de reliquaire ayant la forme d'un arbre. Sa réalisation a nécessité un peu plus de 120 années de travail, entre 1350 et 1471. Sa description prendrait des paragraphes, mais qu'il suffise de dire que les extrémités des branches sont faites de corail (du XIVe siècle!), que l'ensemble fait près de trois mètres et qu'il est surmonté d'un pélican ouvrant de son bec ses propres entrailles pour nourrir ses petits. L'esprit de sacrifice à son paroxysme.

vendredi 25 février 2011

Le mot d'Olmo

Ça doit être ça le ciel de Toscane

Arezzo vue de Moltesillabe

Arezzo a beau être située en hauteur, il ne faut jamais aller très loin pour trouver des montées. Et il y a tellement de routes et de villages qu'on s'y perd parfois, même souvent. Hier, par exemple, avec Rocco, nous avons emprunté une petite route qui montait dans la forêt et, pensions-nous, qui devait mener à un village nommé San Severo. La blague était déjà prête : une côte sévère pour monter à San Severo. Mais non, nous nous sommes plutôt retrouvés dans un hameau de plusieurs syllabes où la route d'asphalte finissait. Pour redescendre, Rocco a dû marcher à certains moments (pour monter aussi d'ailleurs), la route étant en mauvais état et les virages corsés. Par la suite, on a trouvé la route qu'on cherchait, un peu par hasard, et qui fera l'objet de notre prochaine sortie. Parlant de chercher, on n'a pas encore trouvé de village appelé Rocco ou San Rocco, mais à défaut, on trouvera sûrement une église à un moment donné.

mercredi 23 février 2011

Espagnol, sors de ce corps

Après deux semaines de cours d'italien, j'ai fait des progrès indéniables, surtout dans la compréhension de la langue. Mais c'est toujours Nathalie qui s'occupe de la conversation avec son accent toscan. Pour ma part, quand je marche, quand je pédale et parfois même, j'avoue, quand je traduis, les mots en italien dansent dans ma tête. Rimango, svegliarsi, chiacchiere, secchione, zucchero. Comment voulez-vous que des mots pareils ne dansent pas? J'ai même pensé au début que le rimango était une danse, mais il s'agit du verbe rimanere (rester) à la première personne du singulier.  À partir de maintenant, il faut que j'essaie d'oublier l'espagnol (ou plutôt de le laisser reposer dans une case), par exemple 100 fois j'ai dit ando (je vais) au lieu de vado, et de me concentrer sur le fait que l'italien est beaucoup plus proche du français, entre autres pour les participes passés et les conjugaisons, tsé genre comme les affaires tough.
Je fais la promesse d'écrire un texte en italien sur ce blogue à un moment donné. C'est Laura, ma professeure, qui va être contente de moi. Heureusement, je préfère les textes courts en général.

mardi 22 février 2011

Canadien 3, Vancouver 2

Les joies du décalage : au lieu de se coucher tard pour regarder la fin du match qui a lieu hier à Vancouver, il suffit de se lever tôt (pour lire la description des dernières minutes sur le clavardage de Cyberpresse).
Par contre, demain, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, ville où nous avons passé quelques jours il y a quatre ans, c'est l'horreur.
À Arezzo, le jour se lève sur une impression de fragilité.

lundi 21 février 2011

Etruscan country

Arezzo, Perugia, Chuisi, Cortona sont toutes des villes dites étrusques. Cette civilisation s'est développée en Toscane du IXe siècle au IIe siècle av. J.C., avant d'être conquise et assimilée par les Romains. Peu guerriers et un peu navigateurs, pas religieux à l'excès, les Étrusques ont créé une société où la femme avait un rôle social bien défini et pouvait prétendre à une certaine égalité. Les tombes que nous avons visitées à Chiusi, et qui n'ont été découvertes qu'au XXe siècle, sont dans un état de conservation remarquable. Parmi les pièces exposées au musée archéologique, plusieurs représentent des scènes de banquet, de danseurs et de musiciens. Un peuple de joyeux drilles, ces Étrusques? Ou comme on connaît l'espèce humaine, le bon plaisir de quelques privilégiés pendant que la masse des hommes et des femmes croupissent dans la misère et travaillent comme des forcenés, voire des esclaves, pour eux? Difficile de répondre.
Pour nous, habitants d'un jeune pays (quoique), voir de splendides objets qui ont été créés il y a 2 500 ans et qui feraient tout un tabac au Salon des métiers d'art a quelque chose de fascinant et sert en quelque sorte de leçon d'humilité.   

dimanche 20 février 2011

Qu'est-ce que je ferais pas?

Il a fallu que je me farcisse quelques dizaines de kilomètres par un petit matin frisquet de février pour faire plaisir à Olmo. Je lui dois bien ça, car il me permet de m'exercer à l'italien car, quand on pédale, il faut bien s'occuper l'esprit. Si j'avais un reproche à lui faire cependant, c'est d'être un peu poussif dans les montées. La semaine prochaine, que je lui ai dit, nous allons à Rocco.
Après deux sorties de vélo significatives, une visite à Pérouse et une autre aujourd'hui à Chiusi, où nous avons visité des tombes étrusques et un musée archéologique, c'est le temps de retourner au travail.

samedi 19 février 2011

Ritorno a Perugia

Pas pour moi, mais pour Nathalie qui y a étudié un été il y a .... années. La voici devant son ancienne pension; après la photo, nous sommes allés manger un croissant aux artichauts dans le même bar où elle allait tous les matins à l'époque...manger des croissants aux artichauts.
Si certaines choses sont restées les mêmes, d'après elle, d'autres ont changé profondément. Pérouse semble être un bel exemple d'intégration du vieux et même du très vieux et du moderne.
Et quand je disais moderne, je voulais dire vraiment moderne. En 2008, la ville a inauguré un mini-métro qui permet de parcourir la ville de bas en haut et de haut en bas. De sympathiques petits wagons aux allures de téléphérique amènent le touriste et l'autochtone (le pérugien) à travers des fortifications étrusques (remontant au IVe siècle avant J.C.) dans un décor futuriste à souhait.

vendredi 18 février 2011

Una bella giornata

Oui, je sais que vous pensez qu'on se la coule douce en Italie. Et vous avez raison. Néanmoins, j'ai travaillé près de 40 heures entre dimanche et jeudi (traduisant une partie du rapport annuel d'une des entreprises visées par le livre Noir Canada et que je ne nommerai pas par peur de poursuites), en plus de mes leçons d'italien à raison de une heure et demie par jour. Mais trève de préambule, je me suis donné congé ce vendredi et ai amené Olmo pour une première véritable montée de l'année 2011. Parti d'Arezzo (296 mètres), je me suis rendu jusqu'au col ci-contre assez difficile à grimper et à prononcer. Comme on peut le voir, Olmo se repose.

Montée en lacets (quelle belle invention pour le cycliste); ça sentait le pin et la terre...et la sueur vers la fin. Il m'a semblé que je n'étais pas tellement en forme; l'hiver a laissé des traces même s'il fut plus court pour moi cette année. Je ne suis pas encore prêt pour des 1 000 mètres et plus. Arrivé en haut, j'ai pu contempler un paysage typique de Toscane. C'est le printemps, les bourgeons sortent et de petites fleurs se pointent le bout du pétale. Une image d'Épinal (http://fr.wikipedia.org/wiki/Image_d'%C3%89pinal) de la Toscane en quelque sorte.

Retour à Arezzo par un chemin qui m'est déjà familier. Je me suis retrouvé près de la Cathédrale avec devant moi une vue vachement médiévale. Rien ne détonne et tonnent les cloches. Pour finir la journée, visite de l'église Santa Maria delle Grazie, toute petite mais dans laquelle trône un immense autel en marbre blanc et qui est considérée comme un chef d'oeuvre de l'architecture de la renaissance http://www.360cities.net/image/santa-maria-delle-grazie#360.41,4.39,90.0.
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mercredi 16 février 2011

è una vergogna

C'est une honte, c'est l'expression que nous entendons le plus souvent des Italiens avec qui nous avons parlé (quoique parler est dans mon cas un bien grand mot; je dirai donc que nous avons écoutés) au sujet de Berlusconi. Ils se sentent la risée du monde entier. Je pense que c'est particulièrment dur et frustrant pour les jeunes sans compter qu'ils doivent souvent se démerder avec peu pendant que les proches du pouvoir se gargarisent avec leur arrogance. Et un million de femmes italiennes ont manifesté pour dire Ça suffit. Berlusconi ne risque pas cependant d'être évincé comme Moubarak ou Ben Ali. Il risque plus de mourir d'une crise cardiaque pendant l'une de ses partouzes. Encore une fois, parce que mon italien est encore très hésitant, je passe par les médias francophones pour "m'informer" : http://photos.cyberpresse.ca/34-8806/?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_en-photos_269_accueil_ECRAN1POS2

mardi 15 février 2011

La scuola

Deuxième journée de cours d'italien. Commencer à zéro ou presque l'étude d'une langue, ça donne le vertige. L'article indéfini au singulier et au pluriel, le superlatif qui s'accorde avec le nom mais pas avec l'adjectif, les participes passés, les verbes irréguliers nombreux et sournois (comme en français d'ailleurs), les pronoms personnels qui s'agglutinent comme les abeilles autour de leur reine. J'en perds mon latin et un peu mon espagnol.


Vue depuis une des salles de l'école de langues. Au fond à gauche, c'est la cathédrale d'Arezzo. Et un peu à droite du clocher, une antenne de télévision pour capter les imbécilités diffusées par les chaînes de télévision qui appartiennent presque toutes à Berlusconi. Comment un pays qui a donné au monde Giotto, Leonard de Vinci, Michelangelo et j'en passe peut-il se retrouver aujourd'hui dirigé par un adepte de l'esquive et du bunga-bunga?


Mais rien de mieux qu'une petite sortie en terrain connu avec Olmo pour se remettre les idées en place.  

lundi 14 février 2011

Umanità

Une exposition de Nicola Zamboni (rien à voir avec la machine du même nom sans doute) et de Sara Bolzani, sculpteurs, au Palazzo Comunale d'Arezzo. Un badaud badaude et franchit une porte pour se retrouver sur une place où s'incarnent des scènes de guerre.

dimanche 13 février 2011

Avec Olmo

Avant Florence, arrêt chez Vagheggi pour prendre possession de mon vélo de location que j'appellerai Olmo pour être bien sûr de m'en rappeler. Avec ses couleurs voyantes, je ne risque pas de passer inaperçu. À l'arrivée à l'appartement, je me sens un peu comme le jeune marié fébrile qui gravit les marches de sa nouvelle maison, sa dulcinée dans les bras.



Dimanche, journée de sport. Nathalie à la piscine qu'elle connaît déjà très bien et moi avec Olmo à la campagne. On est vite sorti d'Arrezzo et vite rendu dans la campagne toscane. Ça piépiaille à qui mieux mieux dans les arbres et ça sent la bonne terre. Je dois encore apprivoiser l'engin, surtout son dérailleur. Il fait gris et il crachine, mais c'est février et je ne vais pas me plaindre.




Florence

Probablement que tout a été dit au sujet de Florence, mais quand on voit le Duomo apparaître au détour d'une rue, c'est un choc. Céleste est le mot qui me vient à l'esprit. Un peu plus loin, la piazza della Signoria, la reproduction de la statue de David, Neptune et d'autres et d'autres encore. La Galleria degli Uffizi, bondée un samedi gris de février. Il faut se rabattre sur le Ponte Vecchio et le Palazzo Vecchio. Une vue infinitésimale de Florence.  


Pendant que nous étions à Florence, je pensais à Tiziano Terzani et à ses souvenirs d'enfance : "Autour des tables (piazza della Repubblica), il y avait une haie de buis plantés dans des grands cache-pots en bois qui protégeaient les clients. Mes parents m'autorisaient à lorgner à travers les haies de buis pour regarder les riches manger leur glace. Tu te rends compte, nous sortions de chez nous pour aller voir les riches en train de manger une glace."

samedi 12 février 2011

L'appartement

Situé dans un immeuble vieux de plusieurs siècles (ce qui n'a pas nécessairement facilité les choses du point de vue de la connexion Internet), il se trouve dans une rue piétonne et grouillante, mais à l'arrière, donc tranquille.
En ce samedi (de congé), je vais faire connaissance avec mon vélo de location et probablement avec Florence.
En ce matin où l'actualité se bouscule, je pense à Berlusconi qui a invoqué le fait que Ruby était la nièce de Moubarak et qu'il voulait préserver les relations de l'Italie avec l'Égypte en se laissant convaincre par ses charmes. Que pourrait-il invoquer comme défense maintenant que Moubarak a filé? Je me demande comment les avocats ont pu invoquer une telle défense sans pouffer de rire. Quant aux Italiens, on dirait qu'ils s'en fichent et que la cause est entendue : un bouffon est un bouffon.

vendredi 11 février 2011

La langue italienne

Chantante et poétique même pour les actes les plus élémentaires.

Travailler en Italie?

Mine de rien, nous avons travaillé beaucoup cette semaine. La plus grande différence par rapport au fait de travailler chez nous est qu'entre deux traductions ou révisions, on peut aller voir quelques églises, places et oeuvres d'art, comme cette fresque de Piero Della Francesca à la cathédrale.

La chimère

Symbole d'Arezzo, la chimère de bronze qui date du IVe siècle avant Jésus-Christ. On voit partout sa reproduction en ville. L'original se trouve à Florence. Les Florentins l'ont chipée pendant l'une des nombreuses guerres que se sont livrées les deux villes (et auxquelles a participé Sienne également). D'ailleurs, Arezzo a été à une certaine époque la troisième ville commerciale d'Italie après Rome et Capoue. Aujourd'hui, elle est beaucoup plus discrète et modeste que ses ex-rivales, et elle s'en porte peut-être mieux.

mercredi 9 février 2011

C'est l'Italie

L'Italie est une assiette. Ici un antipasto composé de quelques charcuteries (dont un prosciutto crudo qui fond dans la bouche), de tapenade, de bruschetta, d'olives et de mozzarella di bufala, dont l'onctuosité est tout à fait remarquable. Mais que serait cet antipasto sans un peu de vin, je vous le demande?